ENTREVUE: Blanche Lizette-Doré parmi nous, dans ses mots

par MARC DORÉ

Le 6 mars 1990, Paul-Émile Doré réalise une longue entrevue avec sa mère Blanche Lizette-Doré, dans sa maison de Métabetchouan.

En ce début de décennie, la mère d’une riche lignée de Doré aura bientôt 88 ans, étant née le 3 juin 1902 ; elle vit encore dans son appartement. Dans deux ans, ses enfants et petits-enfants feront une grande fête à l’occasion de ses 90 ans. Blanche est décédée à la fin de l'hiver 2002, à quelques semaines de son 100e anniversaire.

Pour Paul-Émile, qui fouille depuis des années dans la mémoire familiale, ce moment de 1990 est rempli d’émotion car il permet de tracer les contours d’une vie qui aura traversé tout le XXe siècle. On le sent dans sa voix, parfois chargée d'émotion, qui doit ressembler à celle du petit garçon qu’il était lorsqu’il s’adresse à cette mère que l’histoire aura faite immense.

J’ai découvert ces enregistrements il y a quelques années, après le décès de mon père. Paul-Émile les avait laissés sur les rubans magnétiques d’un petit dictaphone de poche; d’autres cassettes contenaient une entrevue avec Jean-Baptiste Doré, un frère d’Héraclius, faites dans la maison de sa fille Marguerite Doré-Villeneuve, à Sainte-Rose-du-Nord. Je compte éventuellement mettre en ligne d'autres extraits que j'ai en main.

Après avoir jonglé avec l’idée d’en faire une sorte de montage historique, j’ai décidé de publier ces entrevues telles quelles, pour les rendre accessibles à toute la lignée Lizette-Doré. Les enfants d’Héraclius et de Blanche pourront ainsi ré-entendre la voix si particulière de Blanche, avec cet accent franco-ontarien du début du siècle qui leur aura enseigné la langue française… "en l’apprenant elle-même", comme elle le dit dans l’entrevue.

Ceux qui l’ont connue parmi ses petits-enfants et arrières-petits-enfants écouteront avec émotion les détails d’une vie pas ordinaire mais toute simple ; les plus jeunes, qui ne l'ont pas connue autrement que par ce qu'on leur a peut-être raconté, en apprendront beaucoup, de sa propre voix,  sur cette aïeule qui continue à vivre à travers eux, ses descendants.

Malgré quelques détails techniques qui peuvent être dérangeants (manipulation du micro, coupure soudaine, parasites, etc.), cette entrevue est une mine d’or pour ceux et celles dans cette famille qui s’intéressent à leurs origines.

J’ai ajouté quelques photos que j'avais sous la main et où Blanche est mise en scène ; ce sont surtout des photos de la famille de Paul-Émile, mon père, et Marthe Gagnon, ma mère. Parce que je les avais sous la main. Oncles et tantes, cousines et cousins, si vous avez des photos mettant Blanche en vedette, faites-les moi parvenir, je les publierai avec plaisir sur cette page.

Parce que dans chacune de ces photos, il y a un morceau d’elle-même qui continue à vivre.

 

Cécile Gagnon et ses premiers enfants, vers 1899. Seul John, à droite, survivra à la petite enfance. Wilfred et Blanche Pauline (photo) seront déjà décédés quand Blanche-Ida viendra au monde, en 1902.

John Maxime Lizette, et son beau-frère François Gagnon, l'oncle "Bébé" de Blanche.

Maxime Léon Lizotte et Elizabeth Holland, grands-parents de Blanche

Héraclius Doré, Blanche Lizette, vers 1930. À droite, Jean-Baptiste Doré, frère d'Héraclius, et son épouse Marie Bolduc. Devant la maison du rang Sainte-Anne à Métabetchouan.

Quatre générations: Blanche, son fils Paul-Émile, Marc son fils, Vincent fils de Marc. Été 2000

La famille d'Héraclius Doré et Blanche Lizette. En partant en haut à gauche, Éloi, Hubert, Paul-Émile, Laurent, Louis-Joseph; 2e rangée, Cécile, Françoise, Angèle, Lucie, Thérèse; devant, Claudette, Héraclius, Andrée, Blanche, Claude. Marthe est absente. Photo vers 1948-49.

Blanche, avec deux petites-filles de Paul-Émile, Noémie, fille de Marc et Alexandra fille de Pierre. Vers 1994.